Par Andrée-Anne Lavigne
Plusieurs arrondissements et villes de la région de Montréal ont commencé à transformer les déchets en énergie, plutôt qu’opter pour un enfouissement. Puisque plusieurs sites d’enfouissement sont déjà à pleine capacité, certains élus ont opté pour la gazéification, un processus qui permet de brûler les déchets et transformer le tout en énergie, en gaz de synthèse, en biodiesel ou encore en électricité. Il s’agit selon la Communauté métropolitaine de Montréal, « d’une des meilleures pratiques de traitement des matières résiduelles » et qu’aujourd’hui, il s’agit d’un incontournable pour les municipalités.
L’avantage de cette pratique serait de mettre complètement fin à l’enfouissement d’ici 15 ans et d’en tirer une énergie renouvelable. Par contre, un important désavantage est le coût de cette pratique, qui est très élevé et les répercussions environnementales des biogaz toxiques.
De quoi parle-t-on lorsqu’il est question de biogaz? Premièrement, un biogaz est le résultat de la fermentation de matières organiques. Il se fait généralement naturellement, dans un marais par exemple, mais peut également être fait artificiellement, comme c’est le cas dans la gazéification des déchets. Les biogaz sont généralement composés de méthane et de gaz carbonique. On peut par contre retrouver plusieurs contaminants, surtout lorsque le biogaz émane des décharges ou de l’incinération des déchets.
Dans le cas de la gazéification des déchets, plusieurs verront des avantages à brûler les déchets pour en tirer une forme d’énergie renouvelable. Par contre, il ne faut pas oublier l’impact des déchets toxiques. Brûler ces déchets n’éliminera pas les toxines, mais au contraire, les éléments toxiques resteront dans l’atmosphère et les conséquences écologiques seront graves et importantes avec le temps. Plusieurs affirment que les villes devraient plutôt miser sur l’intensification des programmes de récupération ou la mise en place d’une collecte de compostage, plutôt qu’investir dans des programmes de gazéification. Effectivement, plusieurs croient que ce processus minimise l’importance pour les ménages de récupérer et de faire attention à leur consommation et leur volume de déchets domestiques. La gazéification pourrait laisser croire à plusieurs qu’il n’est plus nécessaire de faire attention, puisque de toute façon ces déchets seront détruits.
Alors que les citoyens se sont insurgés il y a quelques années contre l’idée d’inaugurer un incinérateur de déchets dans l’est de Montréal, on se retrouve aujourd’hui avec une proposition semblable, sans véritable débat. L’idée de tirer une forme d’énergie de l’incinération des déchets plait à plusieurs, mais il ne faut pas oublier l’impact des déchets toxiques. Brûler ces déchets n’éliminera pas les toxines, mais au contraire, les éléments toxiques resteront dans l’atmosphère et les conséquences écologiques seront graves et importantes avec le temps.
Avant donc de s’emballer sur l’idée de gazéification des déchets, il serait important d’attendre les études sur les impacts d’une telle pratique et pourquoi ne pas mettre également en place des programmes plus approfondis de récupération et une collecte de composte. Plutôt que de brûler les vidanges, une saine consommation et la mise en place de bons moyens de réductions des déchets domestiques pourraient éliminer en grande partie l’enfouissement et arriver sensiblement au même résultat.
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