Les Verts à cuire ont appris durant l’été, que le Ministère des transports vient d’octroyer un contrat à une usine de Vaudreuil-Dorion, pour la fabrication de styromousse, qui sera utilisé dans la construction du prolongement de l’autoroute 30.
Ce matériau peut être utilisé à plusieurs fins, mais il est de plus en plus utilisé dans la construction de pont routier. Au cours des prochaines années, cette technique pourrait être appliquée à plusieurs autres chantiers de construction, puisque l’utilisation de styromousse semble être particulièrement efficace pour contrôler les tassements de sol.
Utilisation du styromousse
Selon une des porte-parole du ministère des Transports du Québec, les sols sont de très faibles capacités à quelques endroits au Québec et le styromousse permet d’obtenir une stabilisation des sols. Plutôt que d’étendre des roches ou de la terre sur ces sols, le styromousse permet de remplir et compacter les sols argileux et instables et du même coup, il permet de diminuer les coûts d’entretien de la chaussée. Le styromousse limite en effet la friction négative des sols, qui peut être nuisible au métal et aux pieux des ponts et des fondations. La pression est donc moins importante et assure une plus grande stabilité et une résistance supplémentaire.
Comme le styromousse est un matériau très léger, une dalle en béton de ciment, dont l’épaisseur varie en fonction du trafic, doit cependant être ajoutée par-dessus le styromousse, afin de répartir les charges.
Projets de recherches chez Transport-Québec
Depuis les 15 dernières années, Transport Québec effectue plusieurs projets de recherche, afin de trouver un matériau alternatif à la construction des routes au Québec. Comme le gel et dégel affectent largement la composition des sols et ainsi, la résistance des autoroutes, divers matériaux ont été testés pour leur qualités thermiques, mais également mécaniques.
Outre le styromousse, les résidus de pneus ont également été testés sur les remblais d’autoroute. Par contre, bien que ce matériau s’avère efficace sur le plan thermique, son poids était trop important pour offrir une alternative au béton et au sable.
Les résidus de bois et de plastique quant à eux offraient, selon Transport Québec « des propriétés intéressantes, mais ils doivent faire l’objet de suivis environnementaux. » Ce sera donc à suivre!
Bon pour l’environnement?
Il est primordial cependant, de se demander si le styromousse lui-même n’est pas nuisible à l’environnement. Présentement, il n’est pas possible, au Québec, de recycler ce matériau. Il prend donc quotidiennement le chemin des sites d’enfouissement.
Bien qu’il soit composé à 98% d’air, le styromousse est tout de même fait à base de polystyrène, un procédé chimique auquel est ajouté un gaz. Ce matériau est ensuite chauffé pour lui faire prendre son expansion, puis moulé dans la forme désiré, que ce soit des panneaux, des verres à café, ou dans le cas présents des blocs.
Selon Transport-Québec, le styromousse contient donc très peu de pétrole et de gaz naturel et fait office d’isolant rigide, sans affecter la couche d’ozone. De plus, la composition de ce matériau respecte les normes environnementales en vigueurs.
Malgré tout, une question d’éthique se pose : Développer un moyen de recycler le styromousse ne serait pas une meilleure solution à long terme que de l’utiliser sous les autoroutes? Il serait peut-être intéressant aussi de réutiliser du styromousse existant, plutôt que de créé de nouveaux blocs.
Par contre, ses propriétés thermiques et mécaniques sont peut-être si importantes et bénéfiques, que son utilisation permettrait à moyen ou long terme de réduire les coûts associés au transport. Il sera intéressant au cours des prochaines années, d’encourager le gouvernement québécois à investir cette économie d’argent dans divers projets verts, afin de compenser pour l’enfouissement du styromousse et développer des techniques alternatives, plus environnementales.
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